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Moi, Peio Muscarditz, rugbyman

Moi, Peio Muscarditz, rugbyman

1) Sais-tu parler en basque ?

Non, pas du tout…

2) A quel âge as-tu commencé le rugby ? Où ? Et dans quel club ?

J’ai commencé à l’âge de 11 ans dans le club d’Aramits, une commune du Haut Béarn.

3) Si tu devais changer de club où irais-tu ?

Ah , j’ai eu l’occasion de changer mais je ne l’ai pas fait. C’est sur des grands clubs comme le Stade Toulousain, Montpellier ou La Rochelle, ça doit être sympa mais pour l’instant j’ai pas réfléchi à ça, je me sens très bien à l’Aviron Bayonnais !

4) Qu’est-ce que tu aimes dans ce sport ?

Ce que j’ai aimé quand j’ai commencé c’est les amis que je me suis fait, le fait de vivre des souvenirs  communs, ensemble, à plusieurs. De rendre des défis différemment, et du coup de pouvoir discuter, échanger.et surtout de rigoler ! Après ce que j’aime notamment aujourd’hui c’est la compétition et le défi ; de pouvoir aujourd’hui remonter au meilleur niveau français.  Et ça me procure toujours autant de plaisir de jouer à ce sport.

5) Est-ce qu’en tant que sportif de haut niveau, il y a un régime alimentaire particulier ?

Particulier non parce que je ne fais pas partie du groupe des avants qui a besoin de faire plus attention que moi, …même si pendant un petit mois on commence à relâcher un peu notre diététique on a vite tendance à grossir comme tout le monde,  du coup faut faire attention

Régime particulier non mais il faut qu’il soit quand même assez sain pour être compétitif.

6) Pourquoi Bayonne et pas une autre équipe ?

Bayonne parce que j’ai eu la chance d’aller au lycée Cantau à l’âge de 15 ans en seconde et Bayonne m’avait contacté, depuis j’ai fait toutes les catégories de l’Aviron Bayonnais au fur et à mesure. J’ai gravi les étapes dans ce club et ça s’est fait naturellement. C’était surtout un moyen de proximité avec mon lycée au départ et qui m’a permis de jouer dans l’équipe première aujourd’hui…

7) Est-ce que l’équipe de France est un objectif ?

L’équipe de France, oui un jour, mais c’est compliqué en pro D2 de pouvoir y prétendre. Donc l’objectif le plus rationnel c’est d’être le meilleur tous les week-ends parce que c’est aussi difficile et après je pense que l’équipe de France quand tu prouves que t’es bon voire excellent chaque week-end ça peut être la consécration… Mais il y a aussi plein d’autres joueurs talentueux donc c’est c’est compliqué de toucher le but.

8) Quel match t’a le plus marqué ?

Euh je vais dire, le premier match du top 14 contre le Racing 92. Avec toute l’équipe on démarrait un peu dans l’inconnu, on était un peu le petit Poucet. On savait pas trop où on mettait les pieds, et finalement ça c’est terminé par une belle victoire qu’on a bien fêtée… C’était vraiment cool et du coup l’aventure top 14 était lancée.

9) Comment as-tu vécu le match Bayonne-Biarritz le 12 Juin ?

Avant, pas mal de tension, de stress, beaucoup d’attente de toutes parts, la nôtre et celle des supporters mais vu de l’intérieur, c’était encore plus stressant et plus t’approchais du match plus tu stressais. Aussi crispant, aussi râlant, aussi passionnant, à la fin même décevant parce qu’on était déçus d’avoir perdu, c’était dur, c’était un moment difficile de l’intérieur et compliqué à digérer sur le moment

10) Avez-vous une préparation mentale particulière ?

Je dirais que oui parce que j’ai fait appel à un préparateur mental.
J’ai abordé plein de petites choses avec lui, ce n’est pas une approche pour tout le match mais c’est une approche personnelle sur l’année. Ça m’aide à être un peu plus relax. Ça m’aide aussi à me poser les bonnes questions au bon moment.

11) C’est une démarche individuelle ou c’est le club qui vous propose des préparateurs mentaux ?

Ça a été proposé au niveau du club, après l’engagement c’est une démarche personnelle, ce n’est pas forcé.

12) Est-ce que tu as plus de succès en étant joueur à l’Aviron Bayonnais?

Je n’ai pas eu vraiment l’impression parce que j’ai une copine depuis l’âge de 16 ans, j’imagine que pour certains autres ça a dû être le cas mais moi ça ne m’a pas spécialement marqué.

13) Comment gérer les critiques des articles et du public.

Ça c’est une bonne question parce que c’est assez difficile, c’est aussi la démarche mentale dont on a parlé tout a l’heure. Si on commence à s’attarder sur les critiques ça peut être blessant. Il faut soit faire la démarche de pas les lire, ça te permet au moins de pas savoir si c’est des critiques négatives ; soit tu les lis et ça peut donner une motivation.

14) Est-ce que c’est ton poste de prédilection ? Pourquoi ce poste et pas un autre ?

J’ai joué à ce poste depuis que j’ai commencé sauf en benjamin où je jouais plus devant. Mais après trois-quarts centre ça s’est fait naturellement, du coup je dirais que ça colle  par rapport à mon profil.

15) Pourquoi le rugby et pas un autre sport ?

Le rugby tu sais je l’ai découvert tard, j’ai fait de la pelote, du ski, du roller, j’ai essayé plein de choses et du coup je me suis plongé dans le rugby pour toutes les choses que je t’ai dites tout à l’heure. J’ai trouvé les copains, c’était un effet de mode aussi, ça permettait d’avoir des sujets de conversation au collège, de faire tes premières soirées, de pouvoir avoir plus de succès avec les filles quand t’étais plus jeune ainsi de suite. Moi ce que j’aimais bien c’est que le rugby me permettait d’appartenir à un groupe et du coup d’être toujours actif, d’échanger des avis par rapport à des actions. Du coup ça s’est fait un peu automatiquement c’est pour ça que j’ai laissé de côté les autres sport de compétitions. Quand j’ai arrêté le ski c’était pour commencer le rugby. La pelote j’ai continué, c’était plutôt un sport individuel même s’il y a  l’approche collective. C’est un sport sympa où tu partages des émotions à plusieurs. Mais j’ai continué le rugby et arrêté les autres sports parce que le rugby me prenait beaucoup plus de temps qu’auparavant et c’était impossible de faire plusieurs sports en même temps.

16) As-tu déjà été sélectionné pour l’équipe nationale ? 

Non, jamais. 

17) Comment réagis-tu face aux journalistes ?

Rien de particulier, au début de l’appréhension mais  je pars du principe de rester naturel.

[ Il y a parfois quelques ratés, tout ne se dit pas  Si je ne veux pas répondre à un sujet périlleux je reste assez vaste après on a toujours eu le droit de pas répondre aux journalistes]I

18) Es-tu interpellé dans la rue ? Comment réagis- tu ?

Quelque fois c’est arrivé, déjà ça fait plaisir à chaque fois, si c’est pour discuter je discuterai avec plaisir et si c’est pour une photo je le ferai volontiers avec le sourire.

19) As-tu déjà posé pour une marque ?

Euh posé non, alors par contre, je suis ambassadeur de la marque Katxiklothing, j’ai fait quelques photos mais ce n’est pas non plus du mannequinat.

20)  Qu’est-ce que tu penses des filles au rugby ? 

Je pense que c’est top pour elles! Le rugby chez les filles je trouve ça cool parce qu’il  y en a de plus en plus ! Et franchement je suis quelque fois surpris du niveau de connaissance qu’elles peuvent avoir, et  des actions qu’elles peuvent réaliser. On peut estimer c’est un sport un peu masculin mais je pense que tout est ouvert à elles. Comme dans la vie on partage ! Je pense aussi que c’est une belle opportunité pour certaines de se retrouver, de se lâcher ou même de se découvrir. Je pense que c’est un bon point. Que ça évolue en France. 

21) As-tu eu des études en parallèle ? 

Oui j’ai tenu un bac STI2D à Cantau, un BTS étude économie de la construction et là je viens d’entamer une formation dans l’immobilier, donc je ne l’ai pas, c’est en cours d’étude !

22) Si le rugby n’avait pas marché ou devait s’arrêter, as-tu un plan B ? 

Comme je disais j’ai le BTS économie de la construction, et voilà le plan B, il faut que je trouve une entreprise ! Après j’ai très peu d’expériences professionnelles mais j’irais vers ça si le rugby devait s’arrêter. C’est pour ça que j’ai décidé de reprendre les études cette année parce que si ma carrière continue, j’ai quand même un peu de temps pour me former à côté et aussi acquérir des compétences supplémentaires.

23) As-tu eu une blessure grave ?

Je me suis cassé le scaphoïde, ce n’est pas si grave  mais ça dure quand même 4 mois. C’était ma première blessure et c’est resté la seule. C’était un peu particulier parce qu’on ne peut pas rejoindre le groupe… être écarté, travailler seul, travailler autre chose que du rugby c’est moins plaisant.

24) As-tu un agent ?

Je suis pas obligé d’en avoir un mais c’est mieux. C’est une interface un peu, c’est mieux pour discuter avec  les clubs notamment lorsque t’es en fin de contrat.  Mais le reste du temps il peut te permettre de trouver des solutions ou une porte de sortie parce que le but premier de tout joueur de rugby c’est de jouer ! Donc si tu ne joues pas dans un club, si un club ne compte pas sur toi, il peut faire en sorte que d’autres clubs veuillent te recruter parce qu’ils ont besoin d’éléments comme toi pour jouer.

25) Peux-tu nous raconter une journée type ?

Une journée de match c’est pas une journée comme les autres parce que ce qu’on attend, ce que tout le monde attend c’est le match ! Donc admettons qu’on joue à 17 heures :  le matin tu te lèves : il faut éviter de faire trop la grasse matinée parce que sinon ça peut se ressentir sur le terrain. Donc tu te lèves, tu déjeunes. Après il faut un peu occuper le temps. Soit tu dors à l’hôtel la veille et du coup tu restes à l’hôtel, c’est pas déplaisant, tu regardes des séries sur Netflix ou si tu fais des études tu peux prendre un peu de temps pour les bûcher. Soit tu es chez toi, tu en profites pour faire un peu de ménage à l’appartement, ensuite arrive le midi. En fait avant le match, tu fais le plein d’énergie, tu manges très souvent donc tu manges, tu fais en sorte que tout prenne du temps parce que les journées de matchs franchement c’est long. Après si vraiment tu en a besoin tu  peux aller faire la sieste ou sinon tu prends du temps pour toi. Mais surtout il faut éviter de commencer à t’exciter avant le match parce qu’après ça devient très long. Il faut éviter de jouer le match avant d’y être ! Ensuite arrive 14H30-15H00 et là tu commences à être un peu dans le grand bain. Il y a le briefing du coach, il te dit pendant 10-15 minutes comment tu vas aborder le match, ce qu’il faut faire et ce qu’il faudrait faire. Après on transfère sur  le stade donc tu commences à t’échauffer un petit peu individuellement et par la suite tu arrives au discours du capitaine et le match est lancé.

Pour une journée d’entraînement classique : le matin tu te lèves vers 7H30. On a la chance d’avoir le petit déjeuner au stade du coup  tu petit-déjeunes avec les potes et tu discutes de ce qui s’est passé la veille au soir, de ce qui est arrivé, du sport, de tout… Ensuite c’est parti pour 30 ou 45 minutes de vidéos pour l’analyse de l’équipe que tu vas jouer le week-end et après tu te changes, tu vas sur le terrain, tu commences ton entraînement qui dure une heure et demie à peu près donc ça t’amène à 11H30 avec la douche je termine à 12H00.  Repas petite pause, un petit peu de vidéos, c’est pas long en général 15 minutes pour regarder des mouvements, des trucs comme ça et après tu fais un petit peu de technique individuelle pendant 45 min, après ça 1 heure de musculation l’après midi. Ça termine 15H30, un peu de récup après si tu veux faire des étirements, et après tu rentres chez toi.