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Entretien avec Maxime LUCU, rugbyman à UBB

Entretien avec Maxime LUCU, rugbyman à UBB

Interview de Maxime Lucu , joueur de l’Union Bordeaux Bègles en Top 14

Réalisé par les 2nde Bac Pro Elevage

1 Sais-tu parler en basque ?

C’est compliqué, j’ai appris le basque jusqu’en CM2 et en 6e j’ai arrêté. Donc j’ai des bases mais je le perds vite et j’ai du mal à répondre aux questions. Le fait d’être expatrié à Bordeaux n’aide pas.

2 A quel âge avez-vous commencé le rugby ?

J’ai commencé à jouer au rugby à l’âge de 5 ans à Saint-Pée-sur-Nivelle au club du SPUC (Saint-Pée-sur-Nivelle).  Assez tôt donc….

3 Combien de temps êtes-vous restez au BO ?

Au BO, je suis resté 8 ans, 4 années en junior espoir et après j’ai fait 5 années en professionnel en Pro D2.

4 Pourquoi êtes-vous allé au BO et pas à Bayonne ?

C’est une très bonne question, déjà parce qu’il n’y a que le BO qui m’avait appelé quand j’étais à St-Pée-sur-Nivelle donc je n’avais pas le choix de Bayonne. Mais aussi parce que ma famille supportait le BO, donc c’était plus facile d’aller là-bas plus jeune.

5 Quel était ton club préféré ?

Mon club préféré en professionnel, c’était Biarritz depuis petit. Parce que mes parents suivaient le club. Donc ils m’ont amené assez tôt voir les matchs mais sinon Saint-Pée !

6 Qu’est-ce que vous aimez dans ce sport ?

Dans ce sport, ce que j’ai aimé, si je peux comparer à la pelote parce que j’en ai fait, c’est le fait de jouer avec les copains !  C’est beaucoup plus un sport collectif : c’est l’entraide, être là les uns pour les autres. Voilà ce qu’on apprend à l’école de rugby. On m’a toujours dit que le rugby était  l’école de la vie. Donc on apprend toutes les valeurs propres à l’humain : l’entraide, l’intelligence, le respect des consignes, des joueurs. A Saint-Pée, on nous inculquait ça. C’est là que tu te retrouves dans ça, que tu te crées des relations et même des amitiés hors sport avec les copains. Ça m’a plus plu que la pelote qui était un sport individuel.

7 En tant que professionnel, est-ce que vous pouvez boire de l’alcool ?

On va dire qu’on garde quand même les valeurs de la vie. Donc bien sûr qu’il y a des 3èmes mi-temps qui sont un peu arrosées. Mais j’essaie d’éviter le plus possible avec l’accumulation des matchs, ça marche pas ensemble l’alcool et le sport. Mais il y a des fois quand on a des gros matchs ou des grosses victoires, il faut relâcher un peu la pression, ça fait du bien à la tête mais avec modération. Ça fait partie intégrante de la vie du rugby mais il ne faut pas le faire tous les week-ends  sinon le risque de blessure augmente.

8 Pourquoi Bordeaux et pas une autre équipe ?

Il fallait que je parte de Biarritz mais j’étais bien là-bas, je suis du Pays Basque, je vivais bien. Je voulais choisir un club où je pourrais jouer régulièrement et avoir du temps de jeu. Et le club qui m’affirmait que j’allais jouer le plus, c’était Bordeaux. L’état d’esprit me plaisait, c’était un club assez familial qui même s’il est dans une grande ville garde des liens avec les supporters et avec des joueurs qui étaient forts et c’était pas très loin de la maison donc j’ai choisi Bordeaux sans hésiter.

9 Est-ce que madame Halluin était une bonne prof ?

Si c’était pas une bonne prof, je serais pas là aujourd’hui ! Une très bonne prof, on a vraiment rigolé aussi. On a gardé de très bons souvenirs. En tout cas j’espère que mon élocution lui plaît parce que des fois ça peut être compliqué. En 4ème j’étais un peu timide voire beaucoup et c’était compliqué en français !

10 Qu’est-ce que ça fait de s’entraîner avec l’équipe de France ?

J’étais très fier de le faire parce que 6 mois avant j’étais en pro D2 à Biarritz donc j’espérais jamais être en Tournoi des 6 nations avec de très grands joueurs. C’est une très grande fierté pour moi, pour le parcours, pour la famille aussi, c’est une partie très importante de moi. J’ai pas eu la chance de porter le maillot, j’espère l’avoir un jour mais c’est pas facile. J’essaie de tout faire pour y repartir mais il y a de très bons demis de mêlée !

11 Quel match vous a le plus marqué ?

Alors, les matchs qui m’ont le plus marqué je dirai les Derby parce qu’en pro D2, on joue devant des publics pas forcément hyper nombreux même s’il y a du monde. Mais dans les Derby on a souvent joué devant plus de 15 mille personnes, que ce soit à Bayonne ou 12-13 mille à Biarritz, donc c’est des engouements ou des ambiances qui sont énormes ! Après, le match le plus dur, je dirai les matchs en coupe d’Europe.  L’année dernière, notamment celui de la demi-finale Bristols. On joue au challenge Européen, une équipe hyper riche en titres avec beaucoup d’internationaux en face de l’équipe d’Angleterre. C’est une équipe qu’on a eu du mal à jouer, j’ai trouvé les contacts, le rythme, la vitesse plus durs.

12 As-tu plus de succès avec les filles en étant joueur du top 14 ?

Non je pense pas. J’avais plus de succès à Biarritz ! Le problème c’est qu’à Biarritz j’étais en couple donc je ne pouvais pas faire de bêtises !

13 Que penses-tu des articles à ton sujet ?

J’essaie de pas trop y faire attention. Bien sûr ça fait plaisir parce que souvent ma mère les découpe, elle les garde. On a une chambre à la maison qui est remplie d’articles de mon frère et moi. Il m’arrive de m’arrêter et de les lire mais je n’y fais pas trop attention parce que c’est des choses qui peuvent te miner un peu la tête notamment quand on parle un peu en mal de toi. J’essaie de faire abstraction, je lis en travers. Mais je sais si j’ai fait un bon ou mauvais match intérieurement, donc je me sers de mon autocritique et de la critique des coaches.

14 Si tu devais choisir un autre club, lequel choisirais-tu ?

A l’heure actuelle je sais pas trop. J’ai toujours eu depuis petit le Stade Toulousain comme exemple parce que quand j’ai commencé le rugby dans les années 2000, c’était le club qui était en forme, qui jouait beaucoup avec les ballons, beaucoup de passes  spectaculaires. Donc si je devais dire un club je dirais le Stade Toulousain. J’ai signé pour 3 ans pour Bordeaux, j’aurai 31 ans à la fin du contrat donc il faudra voir la suite  et réfléchir intelligemment !

15 Comment a réagi votre famille lorsque vous avez intégré l’UBB ? Et lorsque vous êtes entré à l’équipe de France ?

Le choix a été fait avec eux parce qu’ils sont importants pour moi même si c’est moi qui suis décisionnaire. Ils ont été forcément contents pour moi Je le vois quand ils viennent voir les matchs à Bordeaux et quand ils me voyaient à la télé donc ils étaient super contents. Super contents des efforts que j’ai pu faire et d’avoir été récompensé. Après ils sont toujours là avec moi, ça c’est certain. Il y  a des moments qui sont compliqués, c’est dans ces moments-là qu’ils sont importants pour moi. Après pour l’équipe de France mes parents ont eu quelques larmes même si je n’ai pas porté le maillot, mais j’espère qu’un jour je pourrai le faire pour les remercier de m’avoir fait commencer le rugby. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à eux. Forcement, ils ont une fierté énorme même si ils ne me le disent pas forcement.

16 Est-il difficile d’intégrer l’équipe de France ? Qu’avez-vous ressenti en intégrant l’équipe de France ?

Oui , c’est quand même assez difficile, comme je le disais je suis quelqu’un d’assez timide même si avec l’épaule que j’ai eue à Biarritz ou même dans le Top 14, j’arrive un peu plus à être devant la presse, à me libérer un peu plus. C’est vrai qu’en ne connaissant pas grand monde en équipe de France, on marche sur la pointe des pieds. J’ai eu un peu plus de mal au début mais c’est des endroits où il n’y a pas de place au doute, pas de place à la timidité car il y a des joueurs derrière toi donc forcément si tu n’es pas au niveau, on ne fera plus appel à toi. Je me suis libéré, j’ai essayé de prendre tout ce que j’avais à prendre, je savais que je n’allais pas forcément jouer les matchs donc j’ai appris de ces semaines là-bas même si ça n’a pas été facile, en tout cas c’est une super expérience. J’ai essayé de prendre au maximum pour la suite de ma carrière et si j’y repars un jour.

17 Combien d’essais avez-vous marqués ?

Je suis pas quelqu’un qui regarde les stats mais je peux te dire pas beaucoup ! Mais je dirais qu’à Biarritz j’ai dû en mettre une quinzaine sur les 5 ans en pro et à Bordeaux je crois que j’en suis à 2 !!!!

18 Pourquoi avez-vous choisi le rugby et pas un autre sport ?

J’ai choisi et commencé le rugby parce que mon père était éducateur à St-Pée et mon frère avait 4 ans de plus et jouait au rugby. Donc j’ai choisi le rugby comme ça. J’ai hésité avec le foot mais tous mes copains de l’école faisaient du rugby et après en parallèle comme je disais, j’ai fait de la pelote jusqu’à 18 ans. De toute façon au Pays Basque, c’était soit le rugby soit le foot. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas trop le hand ou le basket qui maintenant prennent plus de place. Donc j’ai choisi le rugby parce que ma famille était dedans c’était plus simple, j’allais voir les matchs, je voulais faire du rugby.

19 Si tu devais choisir un autre poste, lequel choisirais-tu ?

Certainement pas devant parce que je suis pas assez costaud ! Je dirais le numéro 10, un poste que j’aime beaucoup et dans lequel j’ai joué de temps en temps.

20 Quel était ton meilleur match ?

Mon meilleur match, je pense que ça a été contre La Rochelle l’année dernière avec Bordeaux et sinon j’ai un match en tête à Jean Dauger contre Bayonne avec Biarritz. Mais je pense que c’est le match contre La Rochelle qui m’a permis d’aller en équipe de France.

21 Avez-vous eu des blessures graves ?

Alors j’ai eu énormément de chance, donc je n’ai pas eu de grosses blessures mais si je devais en noter une, ce serait les entorses à la cheville vu que j’en ai fait pas mal quand je suis arrivé à Biarritz. Notamment parce que quand je suis rentré au BO, les chocs étaient un peu plus forts mais bon ça n’a jamais débordé un mois et demi, donc je dirai les entorses à la cheville.

22 Qui est votre idole ?

Mon idole, c’était un joueur australien qui est un peu vieux, qui était demi-mêlée, qui s’appelle George Gregan, qui jouait dans les années 2000. Sinon quand j’ai signé à Biarritz, bien sûr il y avait Dimitri Yachvilli. Mais le plus grand, c’était Gregan.